terrible choices (nash)

 
terrible choices


Il enfile la capuche de son sweat noir, met des lunettes de soleil en pleine nuit et saisit son sac-à-dos, on dirait qu'il va braquer une banque. Mais non, il prend simplement la direction d'un quartier isolé du Bronx, sur un vélo que quelqu'un de son immeuble avait mal attaché, tant pis. Jay s'est toujours bien débrouillé avec quasiment tout moyen de transports, voler l'engin était la chose la plus facile au monde. Mais ce détail, il ne le racontera pas à Nash de peur qu'il lui fasse encore la morale sur ses (incalculables) mauvaises décisions. S'il le voit ce soir, c'est uniquement parce qu'il lui avait manqué. Et parce qu'il a besoin de lui, comme d'habitude. Dire que sans son meilleur pote, il n'aurait jamais réussi à fuir son agence. Sa disparition, sa nouvelle vie, son congé et sa guérison... rien de tout cela ne serait possible s'il n'y avait pas Nash derrière, toujours là pour lui dire qu'il commet l'erreur de sa vie, tout en le soutenant à fond.

La ruelle est calme, trop calme. Il y a quelques types ici et là qui le regardent à peine. Jason inspire, tant pis si ce n'est pas de l'oxygène qui pénètre dans ses poumons mais un mélange de matières louches. Parfait. Tout le monde est stone, personne ne le reconnaîtra. Il marche, marche, et reconnait de dos, quelques mètres plus loin, son ami adossé à un poteau, dans un coin mal éclairé. Il s'approche, plaque sa main contre la bouche de son ami et le conduit derrière un mur à leur droite, là où personne ne peut les voir. S'il reçoit un coup de coude bien placé dans les côtes, c'est bien mérité... "Nash !" dit-il le plus normalement du monde, comme si son ami ne pouvait pas de poursuivre pour tentative de kidnapping, n'est-ce pas ce que ses actions - et sa tenue - laissent présager ? "C'est moi." continue-t-il en enlevant ses lunettes inutiles, souriant. "Je suis content que t'aies pu venir, comment tu vas ? Je t'ai manqué ? Quoi de neuf ? Oh, on a tant de choses à se raconter !" Puis il embrasse leur entourage des yeux, fier de li avoir proposé de venir ici. C'était encore une idée de génie.


@Nash Sullivan  

Debout dans cette église, Nash s’imagine son projet. Il l’a veut, cette église et pourtant loin d’être croyant, il veut faire de cet endroit un sanctuaire où la musique, le luxe et l’originalité se donnent rendez-vous. Une boite de nuit dans une église avec pour logo un S. S comme Sanctuary, mais aussi S comme Sullivan. Jusqu’à présent, il bataille, il épluche les lois afin de prouver qu’il est en droit d’acheter ce lieu. Le tout, est de voir jusqu’où il est capable d’aller pour y arriver. Combien est-il capable de mettre sur la table pour voir des dollars s’afficher dans les yeux de ses vendeurs. L’église est contre, mais pourquoi laisser pourrir cet endroit dont plus personne ne se sert ? Il se fiche pas mal de ce que peut penser l’évêque, le pape ou on ne sait qui encore, il pense à l’économie de la ville, mais surtout aussi à ses finances à lui. Et c’est un projet intelligent, lui a-t-on dit. Un projet qui peut aller loin et qui peut rapporter dans un endroit tel que celui-là, alors depuis dix minutes il est dans cet église à contempler chaque recoin en s’imaginant ce qu’il compte en faire, ou ce qu’il compte y mettre. La réponse est pour bientôt, deux jours tout au plus et il verra si oui ou non il doit redoubler d’effort, ou pas.

Nash regarde l’heure et se rappelle qu’il a encore une quinzaine de minute en voiture avant de rejoindre le lieu de rendez-vous. Il ne connait pas, qui plus est mais avec Jason, il s’attend encore à un truc que seul lui est capable de lui dénicher. Nash sort son portable afin de photographier l’endroit et pouvoir donner ses idées à sa sœur dont il souhaite mettre le projet entre ses mains et puis d’un pas assuré il sort pour rejoindre son véhicule. A l’intérieur il encode l’adresse que lui a envoyé Jason « Putain, dans quoi tu m’emmènes encore Jay’ » dit-il en voyant que cet endroit est localisé dans le Bronx. Rien que ça. Il aurait pu le faire venir dans une ruelle de Midtown, pour la simple et bonne raison que les riches ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, mais non il a préféré le Bronx. Nash active la navigation et met son véhicule en route en suivant les indications de la bonne femme. « Si tu connaissais l’endroit où t’es en train de m’emmener, t’essaierais pas de me chauffer à ce point-là » s’exclame-t-il à son GPS. Arrivé sur le lieu de rendez-vous, Nash grimace en essayant d’y voir quelque chose. Il fait trop noir, trop sombre, trop sale trop… trop tout. Finalement, il sort de son véhicule et les mains dans les poches de sa veste en cuir, Nash cherche la ruelle mentionnée dans le texto. Il évite de s’enfoncer dedans, et préfère faire les cents pas en restant proche de la route. Finalement il s’adosse à un poteau et attrape son paquet de cigarette et son briquet. Il regarde l’heure, il regarde autour de lui et allume sa clope. Coincée entre son indexe et son majeur, il commence à s’énerver tout seul sans s’attendre à ce qu’on vienne l’attraper en plaquant une main contre sa bouche. Il se défend et se retient de peter un plomb quand finalement il reconnait son pote « T’es dingue ou quoi ? Ta cavale te fait perdre des neurones ou comment ça se passe ? » Il écrase sa clope contre un mur et la balance un peu plus loin. Niveau écologie on repassera, mais c’est déjà tellement crade qu’on n’y verra même pas la différence « C’est quoi cet endroit ? La prochaine fois, t’as qu’à te ramener avec un sac sur la tête si tu le veux mais tu ramènes ton cul à  Manhattan » Impulsif comme d’habitude, il finit par se calmer non sans regarder autour de lui. Pas vraiment serein le garçon, non. « Ca va. Du boulot, des voyages, des projets, des nanas. What else ? Mais toi, à part jouer à Bonnie & Clyde, quoi de neuf ? » Lorsqu’il entend d’autres voix, Nash prend les devants et le tire derrière le muret en le poussant à s’accroupir, en sachant pertinemment que s’il laisse faire son meilleur ami, il y a de grandes chances pour que l’un des deux se cassent quelque chose en faisant un plongeon digne de cascadeurs. Si Jason cherche à se cacher, lui cherche à éviter qu’on le voit dans ce taudis. Il en viendrait presque à se prendre un fou rire tant la situation est risible « J’ai peut-être du boulot pour toi. À toi de voir si tu prends le risque ou pas. » son projet va bientôt être mis sur pied, peut-être qu’un boulot dans sa boite pourrait l’intéresser, après tout ?