heather + i'm just a crack

- as you are -

› 1 le dessin, une vie que c'est ma passion. je ne faisais que ça, tous les jours, tout le temps. maintenant, depuis la maladie, je continue mais le désir est moins présent et j'ai beaucoup de mal à me concentrer. même si les gens attendent la suite de Salem, je n'arrive plus à avoir d'idée... à part une : celle de la fin de cette héroïne, sa mort. la fin d'un personnage, d'une série... ma fin, en somme. › 2 Salem, une histoire sortie de ma petite tête. mûrie depuis que je suis gamine. Salem, c'est l'histoire d'une sorcière descendant des sorcières de Salem. une descendante qui avait beaucoup de points communs avec moi, avant que je ne publie l'histoire. des méchants qui ressemblaient à ces oppresseurs de cour de récréation ou les vils collègues étudiants voulant voir l'autre se rater lors de son examen de fin d'année. › 3 trilingue : écossais de par ma mère, grec de par ma naissance et anglais, grâce aux cours et à cet emménagement aux USA. mon accent grec reste fort prononcé et certaines lettres sont accentuées ou pas, selon la prononciation dont je suis habituée de par ma langue maternelle. › 4 une "grande" famille. suite au divorce de mes parents, que je suis restée aux côtés de mon père, j'ai gagné une demie soeur : Saga. je m'entends bien avec elle et j'ai bien de la chance qu'elle soit ouverte, malgré le fait qu'on ne sache pas si les intentions de mon père sont mauvaises ou bonnes par rapport à sa mère. mais j'ai aussi perdu mon grand-frère, qui croit que je l'ai trahi en partant avec notre père... › 5 le projet a été mis sur la table de faire de Salem, une série animée - digne des plus beaux dessins animés comme Batman ou Justice League. je travaillais sur les concepts pour cette nouvelle version, lorsqu'on m'a appris la mauvaise nouvelle.› 6 le syndrome du martyr, ma copine dit souvent que j'en suis "affectée". depuis le divorce de mes parents, depuis que j'ai fait des conneries, j'ai "décrété" que le sort, la vie en général, me reprenait ce que j'avais, que j'étais la victime pour tout et qu'il fallait juste me laisser "là". › 7 grande fan de comics, j'en ai les bibliothèques remplies. ainsi que des livres sur la sorcellerie, les mythes celtiques, grecques, romains, etc... je suis un peu la fille hors de son temps, celle qu'on aurait bien vu, sur un bûcher, en train de servir de barbecue ! › 8 un corps recouvert de tatouages divers. souvent en symbole à une étape de ma vie, ils sont aussi, pour certains, des protections comme le Mal. même si celui-ci a su me rattraper de par la maladie... › 9 j'aime me rendre aux comic-cons et autres conventions littéraires, pas juste en tant que visiteuse - ce que j'étais avant - mais en tant qu'artiste. j'aime rencontrer des gens qui aiment et apprécient mon travail, qui me suivent depuis des mois ou des années. franchement... c'est vivifiant, surtout de voir l'impact de ce simple coup de crayon sur leur vie. › 10 une passion pour les jeux vidéos. en plus du sport à sensation, de la lecture et du monde de la sorcellerie, j'ai une passion pour les jeux vidéos, surtout ceux à histoire comme Until Dawn, Life is Strange ou des classiques comme les Assassin's Creed. c'est la raison pour laquelle mon chien se nomme Rooks, un hommage au gang géré par les jumeaux Frye dans Assassin's Creed Syndicate et la possibilité de lancer des quotes du jeu en parlant à mon chien.

- Beautiful Story -

C'est en voyant les heures sur l'horloge qui défile trop vite, d'un coup, qu'on se rend compte de ce qu'on a vécu. De notre passé. Des erreurs commises. Des projets qui n'ont pas été réalisés. De ce qui nous manque, de ce qui n'est pas là ou plus là... On voit qui, dans nos proches, sont réellement là pour nous. On voit qui ne l'est pas. On pense connaître des gens et on voit qu'on se trompe, sur ceux qui nous suivent depuis des années et ceux qui viennent juste de rentrer dans notre vie. C'est ce qui s'est passé avec moi. J'ai relu mon histoire comme si elle était écrite par un autre, comme si je la vivais pour la première fois...

premier chapitre

Une gamine. Une petite rousse, au milieu de la Grèce. Un roux flamboyant, une flamme éternelle, un baiser du feu. Un visage parsemé d'étincelles, d'étoiles. Une enfant née de l'amour, de la tendresse entre deux êtres. La cadette d'une famille de quatre êtres. Une vie qui semblait parfaite. Qui l'était. Parce qu'au début, les licornes, on y croit. On croit au Père Noël. On croit à la Petite Souris. Puis un jour, on ouvre les yeux. On retire la buée "magique" devant notre regard d'enfant et on se rend compte... Que la Magie, ça n'existe pas réellement. Que la licorne était un simple cheval avec une tiare ayant une corne. Que le Père Noël, c'est le tonton avec une fausse barbe et un costume. Que la pièce sous l'oreiller n'a pas été apportée par une souris magique mais par ta mère qui voulait abreuver tes rêves. Ses rêves, à la gamine, à moi, celle d'une famille "normale". D'une famille soudée, elle explosait. Un père trompeur. Une mère cocu. Un père et une mère aimée par l'enfant. Mais un camp devait être choisi. L'impossibilité de vivre avec les deux. La fin de ce chapitre se fait sur une séparation. Sur mon choix, mon choix... Celui de suivre mon père, le Diable incarné d'après les dires de mon frère. Sauf que je n'avais que huit ans. Huit ans et mon père était un héros à mes yeux. Un héros tant aimé, tant adulé... Alors que ma mère, j'en avais peur. J'avais peur de ses crises de colère. Petite, je ne les comprenais pas... Adulte ? Je me mords les doigts d'avoir suivi mon paternel.

second chapitre

L'adolescente. Celle qui ne sait pas trop où elle va mais elle y va. Celle qui se sent mal dans sa peau. Celle qui se cache derrière une façade froide et un sourire hautain. Celle qui est mise à terre car "différente de la norme". Le feu brûlait dans mes yeux, durant ces années, alors qu'en moi, le froid était polaire. Avec mon père, je vivais désormais aux Etats-Unis. Moi, la petite Grecque aux allures écossaises. J'allais mal. J'étais mal. J'étais mal dans ma peau. Je ne me sentais pas chez moi. La Grèce me manquait. Ma mère me manquait. Mon frère aussi. Mais... Ils ne me parlaient plus. Mon père refusait que je les contacte et... De toute façon, aucune lettre ne me parvenait. Un sourire était mon vêtement de tous les jours. Je me remettais sur pieds grâce aux dessins, grâce à cette histoire qui sera mon travail plus tard. Je survivais face à ces pimbêches, face à cette élite lycéenne comme je le pouvais. Je tuais le temps. L'adolescente griffonnait et s'imaginait une vie... Une vie de sorcière, une vie où elle était capable de prendre son sort en mains et de ne pas être la marionnette du destin. Je les défiais, comme ce personnage imaginaire, mes bourreaux. Je les regardais de haut, je les toisais... Et, idiote comme une adolescente, je prenais tous les moyens pour me venger. Pour leur faire mal. Tout était bon pour cela... Voler un petit-ami, malgré mon dégoût de la gente masculine, faire tourner des ragots des plus abjects... Entre la "reine des serpents" et moi, c'était une guerre ouverte. Une guerre où personne n'osait mettre un pied. Il y eut la soirée de trop. Celle où je fermais les yeux sur son taux d'alcoolémie. Sur le fait qu'elle allait mal. Que je la voyais... Partir... Avec un type de l'équipe de baseball. Que, le lendemain, elle était en pleurs, au commissariat. Où elle savait que j'avais été la seule personne qui aurait été physiquement capable, la veille, d'empêcher ce drame. Ce viol. Lorsque je la voyais, que ma déposition allait être prise, que j'allais mentir sur mon inaction lors de ce soir, j'ai vu son regard. J'ai vu un regard brisé. Un éclat encore plus détruit que le mien. Je... Voyais le vide. Le vide et le désir de ne pas continuer.

troisième chapitre

L'adulte. Celle qui devrait être responsable. Mais aussi celle qui va prendre des cachets, des substances illégales pour ses capacités. Pour pouvoir gérer ses examens d'art. Pour boucler ses travaux avant les deadlines imposées. Celle qui va revendre ces saletés pour payer ses études car le père n'est pas riche. Car il n'a pas un sou et il n'y a pas de bourse pour elle. Celle qui va avoir de mauvaises fréquentations, une petite amie la faisant tomber un peu plus bas... Celle qui aidait l'adulte à creuser sous ses pieds, à s'enfoncer dans des abîmes encore plus sombres et sinistres... Jusqu'à l'arrivée d'un professeur. D'une bouée dans cette vie qu'était la mienne. Après avoir assisté à une overdose, avoir été voir ce professeur d'histoire de l'art Antique... Avoir pleuré toutes les larmes de mon corps tandis que le corps de cette personne me restait ancré dans la tête : c'était cela que je pouvais devenir. Mais, surtout, en tentant de me faire de l'argent, je pouvais faire subir le même sort à d'autres. Je pouvais tuer des gens et je le refusais. J'ai pris la réalité en plein dans la figure et j'ai compris. J'ai compris que je devais prendre ma vie en main. Devenir l'héroïne que je dessinais dans mes carnets tous les jours. Je devais devenir cette femme indépendante. Forte. Bien dans sa tête et dans sa peau. Ce professeur m'a aidé à le devenir, à trouver des aides pour les coûts annuels de l'université, pour gérer mes travaux, mes examens... Et là, j'ai enfin pris mon envol. J'ai repris ma vie en mains... J'ai réussi mes études, je suis devenue une dessinatrice célèbre mais, aussi, les gens aimaient mes histoires, m'appréciaient...

dernier chapitre ?

La maladie. Une vie d'abord paisible. Une vie "normale", jusqu'à cette annonce. Jusqu'à ces quelques symptômes qui ont conduit à un examen médical. Qui ont conduit au résultat : cardiomyopathie dilatée. Des symptômes bénins, des médicaments à prendre, des tests à faire régulièrement... Un espoir dans les mots du médecin mais un regard qui disait le contraire. Car ma condition allait en se dégradant. Mon corps ne suivait plus aussi facilement qu'avant et mon esprit se mettait, à son tour, à ramer. Un couple qui se met à battre de l'aile, une petite amie qui préfère aller voir ailleurs, chez des femmes saines. Des femmes qui peuvent monter des escaliers sans sentir leur coeur prêt à exploser, lors de certaines crises. Un boulot qui stagne car les idées ne viennent pas. Une demie-soeur qui revient. Un père absent. Simplement la vie qui vient et qui me frappe en plein coeur - sans mauvais jeu de mots -. La vie qui reprend ce que j'ai volé plus jeune. Je paie le prix de mes années de jeunesse... Plus qu'à attendre le "Clic" de fin, de ma vie.